La jeune professeur sortait d'un de ses cours de musique, comme à son habitude elle avait emmené son violon qui était resté dans son étui durant toute la journée, oui depuis la perte de Max, elle n'avait pas réussi à le sortir perdant à la même occasion une partie d'elle-même. Mais elle ne pouvait se résoudre à ne pas le garder sur elle, car le perdre lui aussi, serait un véritable choc. Elle voyait son violon comme une partie de son corps qui lui permettait de pouvoir vivre, la musique coulait dans ses veines et avec son instrument elle la rendait vivante.

L'air était plutôt frais, ses cheveux étaient attachés avec une simple pince, pourtant un haut en Lyn assez flashy qui allait à la perfection avec sa jupe noire... Alors qu'elle aimait souvent marcher pieds nus, quand elle allait à l'université, des chaussures s'imposait rajoutant toujours de petits accessoires pour donner plus de style. Oui la jeune femme avait un gout prononcé pour ce qui n'était pas ordinaire. Saluant un de ses collègues qui prenaient sa voiture pour rentrer, elle se dirigeait vers son vélo, la jeune femme très écologiste n'avait jamais passé son permis, car une voiture polluait et le vélo était un bon moyen de faire du sport et d'ailleurs c'était un moyen plus facile pour se déplacer dans une telle ville. Installant bien l'étui de son violon sur son dos ainsi que son sac, elle plaça ses écouteurs de son mp3 dans ses oreilles en oubliant pas de mettre repeat sur sa chanson du moment, elle était fin prête à retourner chez elle, certes ça lui faisait un petit bout de route entre Manhattan et Brooklyn, mais cela ne l'effrayait pas.

Comme souvent les rues étaient bondées et la circulation sur la route il ne fallait même pas en parler, c'était à ces moment-là que sa petite vie en Irlande lui manquait, ici elle se sentait comme une petite fourmi qui suit les autres. Loukan faisait partie de ces personnes qui sourient dès qu'elle croise du monde et même à vélo, pour elle un sourire valait une bonne journée et évaporait les tracas de l'esprit. Sereine elle pédalait à bonne allure et venait tout juste de quitter Manhattan, en revoir quarter huppé bonjour Brooklyn... Elle vivait ici depuis quelques mois et pourtant elle avait à peine visité le coin, pourtant partout dans le monde on parlait du patrimoine architectural de Brooklyn, mais bon un jour qui sait quand ses relations avec sa soeur se seront améliorés, elle irait sans doute y faire un tour. Puis elle ne voulait pas s'attacher à cette ville, alors qu'elles devraient sans doute fuir à nouveau, car le Vampyr qui avait tué ses parents et avait développé une passion pour sa soeur était toujours à leur poursuite. C'est assez étrange de se dire qu'une personne quelque part souhaite ta mort, mais Loukan toujours traumatisé faisait comme si tout cela n'existait pas, non elle était simplement la soeur d'une Vampyr, une vie tout à fait normal hein !

Alors que l'appartement qu'elle partageait avec sa soeur n'était plus qu'à quelques rues, elle attendait que le feu passe au vert pour continuer sa route, celui-ci se mit à clignoter bizarrement et ne resta pas longtemps au rouge, Loukan n'y prêta pas plus attention et se remit à pédaler, sauf que d'un coup sans savoir comment, elle sentit un gros poids la percuter ce qui la fit tomber de son vélo, complètement sonner elle était à terre sans bouger, elle sentait l'étui de son violon dans son dos, n'osant même pas ouvrir les yeux pour voir les dégâts, n'arrivait a savoir si elle avait mal, elle entendait un cri autour d'elle. Et voilà le destin en avait décidé autrement alors qu'un Vampyr psychopathe rêve de la tuer elle allait mourir à cause d'une voiture qui l'avait percuté. Prenant le courage d'ouvrir un oeil, tout était flou autour d'elle.

- Aïe

Au moins elle pouvait encore parler.

Samaël roulait tranquillement dans Manhattan, coincé dans les bouchons, il s'ennuyait à mourir. Il songea alors à sa journée d'aujourd'hui, en fait il rentrait tout juste du travail, il avait enfin fini sa journée qui avait été assez mouvementée! Comme à peu près toutes les autres d'ailleurs, au moins dans ce nouveau métier il ne restait pas assis sur sa chaise à longueur de temps! Avec toutes ses sorties de dehors, ses interviews, Lara qui lui criait dessus... Il ne s'ennuyait pas! Il était plutôt fatigué et avait hâte de pouvoir enfin rentrer chez lui au calme.

Les voitures et les feux défilaient devant lui. On entendait les gens s'échanger de très... belles phrases très amicales. Lorsqu'on est en voiture c'est fou comme on devient poli avec les autres! Samaël appuya sa tête contre son volant de manière désespéré mais il sursauta brusquement lorsqu'il entendit son klaxon. Aïe, voilà que c'était lui maintenant qu'on insultait! Puis comme un idiot, il appuya une seconde fois sa tête contre son volant.

Samaël était enfin dans Brooklyn, il allait enfin pouvoir rentrer! Il lui restait environ deux ou trois minutes de route mais malheureusement pour lui, il n'était pas près de rentré! Le feu rouge devant lequel il s'était arrêté redevint vert, le journaliste redémarra sa voiture et lorsqu'il avança d'à peine deux mètres, il dut freiner brusquement. Quelque chose venait de se heurter à sa voiture, de quoi lui donnait presque une crise cardiaque. Qu'avait-il donc renversé? Les mains serraient sur son volant, le corps crispé, il avait une expression affolée sur son visage. Le pauvre homme sortit en trombe de sa voiture et c'est là qu'il vit avec horreur un vélo assez cabossé à quelques mètres et ... une femme étendue sur le sol, inerte. La panique monta en lui. Avait-il tué cette jeune femme? Il se sentit tremblé comme jamais, les gens autour de lui regardaient la scène avec horreur. Il en savait plus quoi faire. Il avait tué cette jeune femme! Il allait bientôt arriver chez lui tranquillement mais non, il fallait qu'il tue quelqu'un juste avant! Il plaqua ses mains sur sa tête regardant partout autour de lui en essayant de pousser des sortes de cris. D'un coup, il se jeta auprès du cadavre et essaya de secouer un peu la jeune femme ce qui n'était pas une très bonne idée d'ailleurs! Juste après, il se mordit les mains pratiquement jusqu'au sang puis commença à crier:

« Oh mon dieu! J'ai tué quelqu'un! J'ai tué quelqu'un! »
« Aïe »
« Je l'ai tué! Je l'ai tué! Je suis un être abominable! »

Il s'assit sur la route, ramenant ses genoux contre lui puis commença à se balancer d'avant en arrière, les yeux rouges et grands ouverts en répétant qu'il ne voulait pas aller en prison. Soudain, il sentit l'air se rétrécir autour de lui, il se mit à suffoquer dangereusement. Ca y est, il faisait une crise d'asthme. Il fouilla ses poches à la recherche de sa ventoline, prenant le petit objet dans ses mains il aspira l'air et sentit sa respiration redevenir normal. Pourtant il semblait complètement à bout de souffle maintenant, respirant à toute vitesse, il continua à se lamenter.