[g][size=16px]CHAPITRE UN [/size][/g]
Son sac sur l’épaule, Lara arriva dans les quartiers d’habitations du cirque, sans un mot. Observant autour d’elle, émerveillée. Ainsi s’approchait-elle lentement au milieu du camp, lorsqu’une voix retentit :
« Alors comme ca c’est toi la nouvelle ? »Lara tourna la tête, et aperçu une multitude de gens assis à une table de bois. D’un peu tout les âges. Il y avait deux grands hommes habillés en clown, une jeune femme blonde avec un costume magnifique et d’autres artistes. Gênée, la fillette répondu d’une voix à peine audible.
« Oui. »La jeune blonde s’approcha alors quelques instants après près de Lara, et lui mit amicalement la main sur le dos. Elle la poussa à s’approcher un peu plus.
« Et bienvenu dans la troupe ! Ici, c’est notre famille à tous. Voici Ricardo, Raymond, Alejandro, Cathy, Maria et moi c’est Heylin. Et toi, comment te prénommes-tu ? »A l’énumération de leurs noms, les concernés agitèrent la main en souriant ou faisaient un geste semblable. La jeune fille sourit et se présenta à son tour.
« Lara. Je m’appelle Lara. »Ils saluèrent la concernée et l’invitèrent à s’asseoir à table. Elle se fit une place sur le banc et tomba juste en face d’un jeune homme brun plutôt mignon. Même plus que mignon. Les épaules écartées, musclé, coiffé en brosse de sa tignasse brune, des yeux turquoise magnifiques. Lorsqu’il la regardait, elle sourit.
« Et sinon, tu sais faire quoi ? »Cette question l’extirpa immédiatement de ses pensées. Un des clowns lui avait posé la question.
« Heum… Disons que je suis plutôt souple et aime danser. » « Heeey… Montres-nous ca ! » Heyllin venait de la tirer de sa place, et lui saisit le poignet pour lui poser finalement sur une grande barre tenue sur un socle.
« Je suis censée faire quoi avec ca ? » « Ouais t’as raison, viens plutôt par là. »Elle la tira par vers un arbre où un long ruban était accroché sur une de ses plus hautes branches écartées. Les artistes se relevèrent de table et les suivirent. Lara jeta un regard en arrière, puis sous quelques encouragements, elle grimpa au ruban. Le premier essai ne fut pas très glorieux, elle s’emmêla rapidement. Certains levèrent les yeux au ciel. Ils devaient sans doute penser qu’elle n’était qu’une gamine en manque de fric. Hors Lara aimait la scène. Du moins comme elle en avait entendu parler. Elle remonta alors enfin à son ruban, et enroula ses pieds dedans, se tortillant dans tout les sens. Elle fit quelques figures de souplesses dignes de contorsionnistes, puis danser gracieusement dans le ruban. Elle souriait et manquait de pouffer tellement elle était gênée. Cela n’avait duré pas plus de cinq minutes. Lorsqu’elle descendit, Heyllin la tira et lui dit d’un air non négociable :
« Ok. Toi, acrobate. »Quelques uns la félicitèrent, lorsque le tas de gens se divisa en deux, à l’arrivée du patron. Il la regardait d’un air plutôt étrange, mais elle n’y prêta pas attention. La troupe se tut, et essayait d’inciter le patron.
« Alors comme ca tu es la nouvelle recrue ? Tiens, voici les clés de ton logement. J’espère que tu te plairas ici. Pour tes costumes, n’hésite pas à aller voir Gwendoline, c’est la couturière. On s’offre un mois de répète avant de partir en spectacle, débrouilles-toi pour te trouver un numéro d’ici là. Je te veux acrobate, j’uis sure que t’aura du succès ! »Il prit un air légèrement mesquin, la jeune femme ne comprit pas pourquoi. Le patron partit.
« T’inquiète pas, il est sympa. » lança Heyllin.
Heyllin avait l’air d’être la plus folle de toute la troupe. Elle osait tout, et était complètement décalée. Elle était déjà adulte, et était pourtant une véritable gamine dans sa tête. Lara rejoignit plus tard ses appartements, et découvra une vrai petite caravane. Lit, cuisine, table et toit. Les toilettes et la douche n’étaient pas intégrées mais étaient dans une caravane à part, commune pour toute la troupe. Ainsi commençait sa nouvelle vie. Elle souriait de bonheur en s’allongeant sur son lit. Elle était en sécurité ici, et ne vivait plus dans la rue. De plus, tout le monde était accueillant !
[g][size=16px]CHAPITRE DEUX [/size][/g]
Perchées à huit mètres au dessus du sol, Lara était posée dans un cerceau, et s’entrainait sous le chapiteau pour son numéro. Dans les gradins se trouvaient le Mignon jeune homme ainsi qu’Heyllin et le patron. La blondasse portait à elle des regards encourageants et amicaux, tandis que le jeune brun la regardait d’un air neutre, l’air impassible. Le patron, lui, semblait distrait. Il la regardait, certes, mais on aurait dit que ses pensées étaient ailleurs. Au son de la musique, Lara répétait son numéro. On aurait dit une ombre fluide portée par le vent. On ne pouvait employer que ce mot. Qui aurait crû qu’elle était destinée à faire ce mêtier ? Sa première représentation était demain. Hors de question de commettre une erreur. En descendant de son perchoir, elle laissa place à Heyllin qui répéta ses numéros de magies, puis enfin le jeune garçon, trapéziste. Lorsqu’Heyllin vint s’asseoir à côté d’elle, elle lui murmura l’air taquin :
« Il est craquant hein ? » « Si tu crois que je fais attention à ca ! » Déclara Lara l’air dépassé
« Mouais mouais, c’est ce qu’on dit ! » Ajouta-t-elle, avec une accolade amicale.
Lara souffla. Le patron les avait entendues, et les toisaient d’un air perplexe. Lara le remarqua et se recula dans son siège, se concentrant sur le spectacle. Au bout d’un quart d’heure, elle murmura :
« Et comment il s’appelle au faite ? »« Matthew. Sa mère est Gabriella, il a 21 ans, à peine plus vieux que toi ! »Lara acquiesça. Le spectacle qui se déroulait sous ses yeux était magnifique. Voltigeant d’un endroit à l’autre, pirouettes sur pirouettes, le garcon affichait un air totalement concentré. Ses muscles saillaient sous la lumière blanche des projecteurs. Lara frissonna. Il lui jeta alors un regard, et lorsqu’il vit qu’elle le regardait, il perdit toute concentration et rata de peu le trapèze, son corps déséquilibré.
Le soir du spectacle arriva. Lara s’en sortit relativement bien, dans son cerceau. Elle reçut quelques applaudissements, et le présentateur cria son nom. Le patron était dans l’angle mort des coulisses, mais parfaitement visible depuis la scène. Tout le long, il l’avait observée d’un regard ahuri et perdu, un sourire intéressé parut sur son visage. Lara avait été pas mal déstabilisée par cela, les regards ambiguë étaient présents dès qu’il était là. Lorsqu’elle sortit du chapiteau, elle posa croisa les bras pour se réchauffer. Il faisait nuit noire, et il faut dire que son costume bleu fluo affriolant ne tenait pas réellement chaud. Lorsqu’elle posa la main sur la poignée de sa caravane, une voix l’interpella.
« Lara ? »Celle-ci se retourna. C’était son patron. Pas réellement rassurée, elle garda la main sur la poignée de la porte. Il sourit stupidement.
« T’as été radieuse. Continue ma jolie, j’vais gagner du pognon avec toi. »Elle haussa les sourcils, avant de sourire faiblement et de rentrer dans sa caravane, fermant la porte à clé. Elle leva légèrement la persienne de sa fenêtre, le patron était toujours là., fixait la porte. Il finit par s’en aller au bout de quelques minutes. Il était de plus en plus louche.
[g][size=16px]CHAPITRE TROIS [/size][/g]
Un an était passé. Elle avait désormais presque 21 ans. Son anniversaire approchait à grand pas. Elle avait liée une amitié avec presque tout les artistes de la troupe, mais la plus forte d’entres-elles restait celle qu’elle avait avec Heyllin. Elle avait avec elle un lien privilégié, comme une sœur, une meilleure amie. Lara s’entrainait sans relâche pour ce qu’elle définissait désormais être sa passion. Elle regardait toujours Matthew discrètement, mais rien n’avait abouti, ils se parlaient à peine. Allez savoir pourquoi, il était assez distant envers elle. Concernant le patron, il n’avait pas cessé ces regards étranges. Parfois des paroles déplacées, mais elle se contentait d’ignorer. Mais avec le temps, les regards se transformèrent en gestes. La crainte qu’elle avait de lui ne cessait de s’amplifier. Une réelle peur de cet homme s’installa chez elle, et elle était toujours mal à l’aise lorsqu’il était là, ou qu’il la regardait sur scène. Pourtant, elle l’ignorait toujours. Elle ne parla même pas à Heyllin, il ne faisait ca qu’à elle et à personne d’autre. En profitait-il de son jeune âge pour l’emmerder ? Pour la troubler ? Il ne l’avait jamais menacée. Lara considérait que si elle se plaignait, elle risquait son job et ne voulait absolument pas redevenir une SDF. Alors, tant que les gestes resteraient des gestes, elle ne dirait rien. Rien à personne. Elle vécu durant cette année là une légère idylle amoureuse avec un Dresseur d’Eléphant qui se termina très mal lorsqu’elle le découvrit dans la caravane des costumes entrain d’embrasser langoureusement la contorsionniste. Elle commença alors à créer ses premiers froids avec quelques membres de la troupe. Cet homme s’appelait Peter. Il l’avait embobiné et, voulant contrer le patron, elle accepta d’être avec lui. Elle l’aimait également. Les peines de cœurs ne font jamais du bien, Lara se montra assez rancunière avec ce goujat et sa nouvelle attraction. Si bien qu’il fallait parfois les séparer, Lara n’avait pas peur d’eux. Cette idylle dura un peu moins d’un an.
L’anniversaire de ses 21 ans, la troupe organisa une petite fête surprise pour la jeune fille, devenue alors une véritable adulte. Tout le monde s’était cotisé pour lui offrir un beau bracelet large en argent, avec des gravures d’hirondelles dessus, la représentant. Le patron lui, n’avait rien fait. Il n’était pas là ce soir là, il avait prit le soin de rester dans son bureau. Celui-ci était grand, imposant et légèrement enrobé, ce qui lui rajoutait une force qu’il ne valait mieux pas tester. Chauve sur pratiquement tout le crane, de petits yeux vicieux inquiétants. De plus, il abusait pas mal sur les cigares et l’alcool. Lorsque Lara parti à sa caravane, une voix l’interpella. Elle tressaillit, redoutant le pire. Lorsqu’elle se retourna, elle fut soulagée de voir Matthew. Mais elle fut également assez surprise. Il s’avanca vers elle, et lui déclara, gêné :
« Ca te dirais… Enfin je… Je me demandais si ca t’interressais de faire un duo aux trapèzes avec moi ? Tu bouges bien, t’es fluide et tout ca, ca pourrait ajouter de la douceur au numéro et ca plairait surement aux gens un duo mixte… » Il se passa une main dans les cheveux, et eut une esquisse de sourire. La première fois qu’il lui souriait, en deux ans de vie commune. Ainsi, ils répétèrent leur numéro pendant quelques mois. Lara n’était pas vraiment habituée à faire du trapèze et avait toujours peur de tomber. Lorsqu’elle sautait, elle ne pouvait s’empêcher de fermer les yeux. Mais, à chaque fois, Matthew lui rattrapait fermement les bras, et ils se balancaient, enchainant voltiges, sauts périlleux et autres figures étonnantes. Tout ceci faisait sentir une sensualité peu commune au numéro et, de plus, Lara ressentait de plus en plus des tremblements, des frissons lorsqu’elle le voyait. Ils tissèrent une grande amitié. Pendant leurs répétitions, la plus part des artistes du cirque les encourageaient en riant.
[g][size=16px]CHAPITRE QUATRE[/size][/g]
« Je vous demande d’applaudir Lara & Matthew, les voltigeurs ! Plus fort mes dames et messieurs ! ! »Un tonnerre d’applaudissement suivi sous le chapiteau rouge et jaune. Lorsqu’elle passa le rideau pour retourner aux coulisses, elle ajusta son costume rouge qui, moulant, faisait ressortir gracieusement ses courbes. Le patron était là et, pendant qu’elle passa lui mit la main aux fesses doucement. Lara accéléra le pas, surprise et gênée, sans se retourner. Elle lui aurait bien mit une baffe à celui là ! Si seulement il ne gérait pas son salaire ! Aussitôt, quelqu’un l’interpella.
« Lara ! » C’était Matthew. Celle-ci s’avança vers lui et il l’entraina dehors. Une fois éloignés du bruit, il s’arrêta et lâcha sa main.
« T’as été géniale. » Dit-il en plantant ses yeux droits dans les siens. Gênée, Lara baissa les yeux et rit doucement.
« J’aurais jamais réussi sans toi. Les trapèzes c’est vachement dur à maitriser, et… »Ils avaient fournis un numéro particulièrement beau. Le patron les avait observés d’un air dédaigneux. Allez savoir pourquoi. Matthew lui tin le menton du bout des doigts, et lui releva la tête, plongeant ses yeux bleu dans les siens. Un long instant se mit en place. Un instant qui n’aurait jamais dû finir. Le temps paraissait figé. Lara sentit la chaleur monter dans son corps, une boule au ventre apparut. Son cœur battait à une vitesse affolante. Sans réfléchir une seconde de plus, elle sauta au cou de Matthew et pressa ses lèvres contre les siennes. Il n’y eu pas de mouvement de recul. Leurs de corps étaient collés, elle sentit son corps contre le sien, il n’y avait rien qu’elle ne désirait de plus au monde à cet instant. Matthew lui attrapa la taille et la porta rapidement jusqu’aux toilettes. Il l’assit sur le rebord de l’évier, et ils continuèrent à s’embrasser. Longtemps, très longtemps… Quand soudainement, une voix grave retentit.
« LARAAAAA ! » Ils sursautèrent, et interrompirent toute chose. Sortant de la caravane suivie de Matthew, elle aperçut celui qu’elle redoutait, le patron. Il avait surement dû les voir derrière le chapiteau. Lorsqu’il vit Matthew, une rage folle s’empara de lui. Il faisait nuit noir, seuls quelques lanternes étaient éclairées sur l’herbe. Tout le monde était dans le chapiteau, ils étaient seuls, sous la musique sourde qu’émettait le spectacle. Il hurla de rage, poussant la jeune acrobate sur le côté et agrippant Matthew par le col de son costume.
« Qu’est-ce que tu fou là ?! Je t’interdis ! » Il hurla et lui mit une bonne droite dans le visage. Il le fracassa ensuite contre la paroi de la caravane. Lara hurla, à terre. Le patron vint voir Lara et l’attrapa par son col également.
« Quand à toi ma jolie… Si tu ne veux pas voir ton salaire diminuer, ne te distrait pas trop. Tu m’appartiens, aurais-tu oublié ? Tu m’appartiens… » Il fini sa phrase en la scrutant de haut en bas, sur un ton cinglant.
Matthew lui sauta dessus, en lui criant de ne pas la toucher. Il se retrouva à terre immédiatement. Lara fondit en larme. Les regards, les gestes… mais que voulait-il d’elle à la fin ? Qu’elle soit sa femme de joie ? Plutôt crever ! Un des clowns –heureusement le plus barraqué- arriva pour stopper le massacre. Il calma le patron qui s’empressa de partir. Elle s’occupa de Matthew en désinfectant ses blessures.
Le lendemain, il fut viré. Exclu du cirque, et sa mère le suivit. Les adieux furent difficiles, de plus, personne ne savait ce qu’il s’était réellement passé, et Lara ne voulut pas en parler. Elle se contenta d’oublier. Il ne fallait plus qu’elle se laisse distraire. Plus maintenant. La perte d’un être cher était très dure à cicatriser. La scène, la scène, la scène.
Des mois passèrent, elle eu alors 22 ans. Elle évitait toujours son patron, sauf lorsqu’il fallait qu’il lui donne sa paye. Depuis l’incident, rien n’avait évolué. Il la regardait toujours, elle l’envoyait parfois balader, ou alors elle ne disait rien. Cependant, elle avait peur de lui.
[g][size=16px]CHAPITRE CINQ[/size][/g]
Suspendue dans les airs, gracieuse, élégante et fluide. Comme un oiseau, à l’exception qu’un long ruban lui soutenait une pression à la jambe pour éviter une chute. Enroulée dans son ruban, à environ 30 mètres du sol, la silhouette éclairée par les spots de lumières. Lara fit glisser ses mains le long de ses hanches, avant de se lacher, soutenue par la corde. La tête en arrière, elle apercevait la masse de spectateurs, quelques petits flashs éblouissants et des enfants bouches bée. Elle se retourna alors et s’enroula presque entièrement dans sa corde, avant de se laisser tomber. Ce moment était toujours empli de sensation. Elle tournoyait dans sa corde, descendant rapidement comme l’éclair, avant de finir sa chute à un demi mètre du sol les membres écartés. La musique s’éteignit alors, et un tonnerre d’applaudissement suivit. Le présentateur en costume rouge débarqua sur la scène, aux côtés de la jeune acrobate qui s’était relevée.
« Applaudissez-tous très fort Lara, la femme qui défie la pesanteur ! »Lara sourit avant de s’incliner et de repartir lentement. Une fois hors de la scène, la musique assourdissante reprit. En passant, elle admira les lions dans le grillage entrain de courir vers la scène sous l’œil attentif de leur dresseur. Elle aperçut ensuite son patron, un sourire malveillant aux lèvres. Se contentant de l’ignorer elle repartit dans sa caravane, et se servit un verre d’eau fraiche en s’affaissant littéralement sur sa chaise, posant ses coudes sur le dossier. Ce soir il y aurait un autre spectacle, il fallait être prête. La porte s’ouvrir violemment. Le patron se tenait dans l’encadrement. Il lui parlait une nouvelle fois de son numéro, qui lui avait plus mais que si elle voulait un salaire plus élevé, elle allait devoir faire plus. Il se précipita vers la jeune femme en lui saisissant le coup de sa poigne et la plaqua contre le mur si fort, qu’elle eut l’impression d’avoir la colonne vertébrale brisée. Il renia tout respect humain, et son visage se trouvait à quelques centimètres seulement du sien. Elle sentait à vrai dire même son haleine. Elle sentait aussi son corps pressé contre le sien, cela la répugnait. Il resserra soudainement son étreinte, ne la laissant presque plus respirer. Lara cria, mais il n’y avait personne dehors lorsqu’il y avait un spectacle… Il plaqua ensuite violemment ses lèvres contre les siennes, et monta sa main le long de la cuisse de la jeune femme. Celle-ci essayait de se débattre, mais elle ne pouvait même pas bouger ses bras. Elle se contentait d’un gémissement plaintif et suppliait son agresseur de la lâcher. Elle détourna un instant la tête, les larmes aux yeux. Lorsqu’elle appela au secours, il la gifla. Il lui plaça ensuite une mèche derrière l’oreille avant d’approcher sa bouche de celle-ci et de murmurer.
« Si tu veux partir un jour, il te faut faire ce que je veux. Et tant que t’aura pas assez de fric pour te barrer, t’es à moi. Sans moi t’es rien, tu devrais me remercier. »Lara lui affligea un coup de genou dans le ventre. Sous l’effet de surprise, il la lâcha. Sur ses gardes, elle parti au milieu de sa caravane. Il arriva en trombe et tenta de se jeter sur elle avec un cri de rage, elle l’esquiva. Le bruit fracassant des objets tombant au sol devenait effrayant. Il réussit alors à l’attraper et la jeta sur le lit. La jeune femme se recroquevilla sur elle-même dans le coin du mur, en voyant l’homme rustre approcher. Faisait-il ca à toutes ses employées ? Elles n’avaient pourtant pas l’air traumatisées. Sur la table, il y avait un couteau. Un couteau qu’elle avait oublié de débarrasser ce matin. Mais elle était trop loin pour pouvoir le saisir, il était à l’autre bout de la caravane. A au moins deux mètres. Lara le supplia une nouvelle fois mais il l’attrapa par sa tignasse et l’allongea sur le lit. Lorsqu’il s’écrasa sur elle, elle dévisagea le couteau, tout en gémissant. Elle tendit une main vers lui, et aussitôt l’arme se déplaça dans sa main. Sans réfléchir une seconde, elle poignarda l’épaule de l’homme qui cria de douleur avant de s’affaisser au sol, une main sur sa blessure. Lara se relevait aussitôt, essoufflée et se posta derrière l’homme, le couteau pointé vers lui. Son visage était marqué de douleur et de rage, et celui de la jeune fille d’horreur. Son mascara avait coulé tout le long de ses joues, ses cheveux plaqués à son front d’une facon dont on aurait pensé qu’elle ne se serait pas coiffée depuis des jours. En larme, elle abaissa légèrement sa robe noire à moitié déchirée, tout en gardant le poignard pointé vers l’homme.
« Ne me touches plus sale porc… »« Enfin Lara… je voulais juste t’aider… Espèce de saloperie ! »« Sortez d’ici ! Dégagez ! » Hurla-t-elle tout en le menaçant de son arme.
Le patron n’était pas en mesure de riposter, et sorti difficilement de la caravane. Il saignait abondamment. Qu’il crève ce connard. Pourquoi lui voulait-il ca ? C’était un vieux pervers vicieux et… Lara frissonna, verrouillant sa porte sur le champ. Elle ferma les rideaux, et s’assit sur son lit, entourant ses jambes de ses bras et camouflant sa tête à l’intérieur. Il fallait qu’elle sorte de cet enfer. Tenant toujours son couteau, elle se souvint de la chose qu’il s’était passé. Elle relevait la tête et contempla la chose, horrifiée. Fallait dire que c’était pas la première fois que quelque chose du genre arrivait, est-ce qu’elle était normale ? Mais pour l’heure, il fallait se concentrer. Il fallait se tenir prête pour le spectacle de ce soir, être parfaite.
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Lara est née à New-York, dans Brooklyn. Elle vivait plutôt une belle vie avec des parents ordinaires, fille unique. Son père était homme d'affaire et sa mère huissière. Plutôt bonne élève et studieuse, elle n'avait aucune difficulté à l'école et promettait un avenir solide et glorieux. Elle n'aimait pas réellement le fait d'avoir un avenir tracé, et préférait largement errer dans central park. Mais un jour, sa mère mourut d'un cancer généralisé. Elle avait alors 16 ans. Lors de ses 19 ans, son père fut prit pour de nombreuses arnaques et escroqueries. Ainsi il perdit toute sa richesse, et ne put payer l'Université à sa fille. Il fini en prison, laissant Lara comme orpheline, sans domicile. Aussi sa seule solution fut de rentrer dans un cirque, à l'époque de passage au central park. Elle démarra une carrière d'acrobate, avec des costumes affriolants et une paye assez basse. Bien que l'ambiance entre les artistes était conviviale, le patron s’avéra au fil du temps être tyrannique. Réduisant sa paye, tentant d'abuser d'elle et la menaçant. Lara n'avait pas les moyens de partir. Lorsqu'a ses 22 ans elle découvrit ses pouvoirs, elle pensait d'abord être folle. Cependant elle put se confier à certaines personnes, et sut que ca n'était pas le cas. Dès lors, elle alternait sur scène des numéros aériens et aquatiques. Une grande souplesse et grâce qu'elle a toujours aujourd'hui. Le patron retenta quelques fois des gestes déplacés, mais chaque fois qu'il essayait de faire plus, quelque chose l'en empêchait. A ses 25 ans, elle déserta enfin, sans donner de trace sauf à quelques uns de ses collègues. Ils s'étaient tous cotisés pour qu'elle puisse partir de cet enfer. Elle était enfin libre. Le cirque, c'était fini. Elle avait réuni assez d'argent pour s'offrir un logement stable. Même si c'était une collocation au Bronx. Elle se fit suite à ca faire deux tatouages. Une ancre pour sa passion de la mer, et une aile, signifiant la reprise en main de sa vie, de ses choix. Elle était libre, et ne se laisserais plus jamais avoir. Elle ne parlera jamais de son sombre passé, et ne voudra plus y repenser. Très peu de personnes sont au courant qu'elle était dans un cirque, et encore moins qu'elle fut sous une dictature digne du plus grand des porcs. Voila l'un des seuls sujets où Lara pourrait mentir. Bien que le cirque, la foule et tout le tralala lui manquent aujourd'hui, elle ne regrette pour rien d'être partie.