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Morwyn et Lara descendirent en silence de la Statue de la Liberté. La jeune maï conduisit son ami au Queens, un quartier rempli d'immeubles. Elle réfléchissait à l'endroit où aborder le sujet quand un cri d'oiseau lui fit lever les yeux au ciel. Le ciel ! Mais bien sûr ! Il suffisait de monter sur un toit...

- On va aller sur le toit d'un immeuble, déclara Morwyn.

Elle s'approcha d'un building et examina la façade.

- Par l'échelle.

Sans attendre la réponse de l'humaine, Morwyn commença à grimper, plutôt rapidement. Elle s'arrêtait de temps à autres pour vérifier que Lara la suivait bien. La journaliste était plutôt agile, mais moins qu'une maï... Certains passants regardaient l'étrange duo avec des yeux étonnés. C'est pas tous les jours qu'on voyait des filles monter sur le toit d'un immeuble d'une dizaine d'étages !
L'air se rafraîchissait peu à peu. La petite maï commençait à avoir mal aux bras à force de monter trop lentement.
Enfin, elle atteint le sommet de l'échelle. Elle sauta sur le toit avant de s'étaler dessus, essoufflée. Lara apparut bientôt à ses côtés.
Elles reprirent leurs esprits pendant un petit moment.

- Bon... Je vais tout te raconter, fit la maï. Mais toi aussi. Tu n'es pas la seule à vouloir des explications, ici. J'aimerais bien savoir comment un couteau a pu atterrir dans ta main comme par enchantement !
Eh oui, je l'ai vu, ça aussi. Comme j'ai vu le patron agresser Matthew parce qu'il t'avait embrassée. C'est moi qui ai appelé le clown pour sauver la situation.

Elle avait parlé d'une voix sèche. Elle ne désirait pas de remerciements, mais il fallait qu'elle dise le plus agréable pour mieux faire passer la suite.

- Le soir où je me suis enfuie... J'avais rendez-vous avec mon petit copain. avoua Morwyn. Elle sentait sa voix faiblir. A vrai dire, je désirais quitter le cirque avec lui. C'était un spectateur, on s'était rencontrés après un de mes numéros.

Elle prit une nouvelle inspiration et frémit.

- On devait se retrouver devant ta caravane.

- Pendant que je l'attendais, j'ai entendu des bruits venant de ta caravane. Alors j'ai regardé. Et ça m'a mise en colère. Et là... Non, tu me prendras pour une folle, désespéra Morwyn.

Lara ne la croirait jamais. C'était évident. Mais c'était trop tard pour inventer une autre histoire, de toute façon. Autant tenter le coup. Elle n'avait plus rien à perdre.

- J'ai serré les poings.

La jeune femme mit les paumes de sa main au soleil, sous les yeux de la journaliste, et referma lentement les doigts. Ses ongles atterrissaient parfaitement sur les cicatrices.
Lara lui demanda si elle s'étaient fait ça juste avec ses ongles. [HRP : là tu peux faire parler ton perso]. Morwyn secoua négativement la tête.

- Pas avec mes ongles. Avec mes griffes.

L'incompréhension se lisait sur le visage de son amie. Une fois de plus, la Maï hésita. Elle ne savait pas comment Lara réagirait.
Elle déplia ses doigts et les contracta. De longues griffes acérées étincelèrent au soleil. Presque immédiatement, elle les rétracta.
Elle avait entendu le souffle de l'ancienne artiste de cirque se couper. Maintenant qu'elle était lancée, Morwyn ne pouvait plus s'arrêter de raconter. ça lui faisait presque du bien, d'extérioriser toute cette histoire. Les souvenirs défilaient devant ses yeux.

- Ensuite j'ai vu ce truc avec le couteau, et le patron sortir. J'ai sauté sur le toit de la caravane. Il est parti. Je suis descendue. Nils est arrivé.
J'ai fait comme si de rien n'était. On s'est embrassés, et...

Sa voix se brisa.

- Et il est mort. sanglota la maï. Je ne comprenais rien. Je suis partie, et ensuite j'ai fait des recherches, et j'ai découvert que c'était moi qui l'avait tué, parce que mes baisers étaient empoisonnés !

Elle criait presque.

- Parce que je suis pas humaine, je suis une "Maï" !

Elle pleurait à présent. Quelques instants passèrent, et elle finit par se calmer. Elle regarda Lara droit dans les yeux.

- Tu ne me crois pas, n'est ce pas? Tu penses que je suis folle, hein?

Alors elles partirent de la Statue de la Liberté. Lara suivit Morwyn jusqu'au Queens, se demandant bien ce qu'elle voulait y faire. Mais elle ne pouvait pas sécher le travaille, et la pause déjeuner était bientôt terminée.

- On va aller sur le toit d'un immeuble, déclara Morwyn.

Lara voulut protester, mais n'eut pas le temps de parler qu'elle fut tirée par le bras. Elles s’approchèrent d'un immeuble et Morwyn commença à grimper à l'échelle. C'était plutôt louche. Bien qu'elle n'avait pas le vertige, c'était haut, et elle n'était pas très rassurée. Morwyn montait avec une agilité exorbitante, puis elle ralenti à une vitesse normale lorsqu'elle regarda la Sortcelière. Celle-ci hésita avant de monter et regarda autour d'elle, puis se lança. Monter de fins barreaux avec des talons c’était pas franchement pratique... Elle voulait vraiment savoir la vérité sur son amie, et ne lâcherais pas. Peut être avait-elle quelque chose à lui montrer ? Une fois en haut elles reprirent leur souffle puis Morwyn commenca.

- Bon... Je vais tout te raconter. Mais toi aussi. Tu n'es pas la seule à vouloir des explications, ici. J'aimerais bien savoir comment un couteau a pu atterrir dans ta main comme par enchantement !
Eh oui, je l'ai vu, ça aussi. Comme j'ai vu le patron agresser Matthew parce qu'il t'avait embrassée. C'est moi qui ai appelé le clown pour sauver la situation.

Lara resta sans voix. Elle ne savait pas quoi dire, et était tétanisée, le regard indéchiffrable. Un élan de nostalgie remonta en elle. Matthew... Le fameux soir où tout avait commencé et n'avait duré que quelques jours. Le patron l'avait renvoyé à cause de ca, lui et sa mère. Pour faire souffrir Lara et lui faire comprendre qu'elle lui appartenait.

- Le soir où je me suis enfuie... J'avais rendez-vous avec mon petit copain. A vrai dire, je désirais quitter le cirque avec lui. C'était un spectateur, on s'était rencontrés après un de mes numéros.

Si seulement elle aurait pu quitter le cirque avec Matthew! Mais lui était trop attaché à sa vie d'artiste. Peut être qu'au final ca aurait mieux valu, car quitte à quitter le cirque, au moins ils auraient été ensemble.

- On devait se retrouver devant ta caravane. Pendant que je l'attendais, j'ai entendu des bruits venant de ta caravane. Alors j'ai regardé. Et ça m'a mise en colère. Et là... Non, tu me prendras pour une folle.

Morwyn parut réfléchir. Lara n'y comprenais plus rien. Qu'est-ce qui avait bien pu la mettre dans cet état là ?

- J'ai serré les poings.

Elle mit ses mains au soleil, rendant parfaitement visibles les cicatrices à ses paumes. Elle referma ses doigts et la sortcelière constata avec stupeur que ses ongles épousaient parfaitement l'endroit des plaies. Elle était maso ou quoi ?

- Et... et tu t'es fait ca avec tes ongles ? Mais pourquoi ? parvint-elle à dire, incrédule.

- Pas avec mes ongles. Avec mes griffes.

Morwyn contracta ses doigts, et de longues griffes apparurent, et disparurent aussitôt. Le souffle de la brunette se coupa, et elle eut un mouvement de recul. Mais... mais... c'était quoi ca ?!

- Ensuite j'ai vu ce truc avec le couteau, et le patron sortir. J'ai sauté sur le toit de la caravane. Il est parti. Je suis descendue. Nils est arrivé. J'ai fait comme si de rien n'était. On s'est embrassés, et...

La voix de la jeune fille se brisa totalement.

- Et il est mort. sanglota la maï. Je ne comprenais rien. Je suis partie, et ensuite j'ai fait des recherches, et j'ai découvert que c'était moi qui l'avait tué, parce que mes baisers étaient empoisonnés !

Ensuite, elle se mit à crier.

- Parce que je suis pas humaine, je suis une "Maï" !

Morwyn s'était mise à pleurer. C'était comme si milles émotions s'étaient enchainées sur son visage. Lara restait là, sans rien dire. Pas qu'elle ne veuille pas, mais elle ne savait vraiment pas quoi faire. Ensuite, elle planta ses yeux dans ceux de Lara, et lui déclara.

- Tu ne me crois pas, n'est ce pas ? Tu penses que je suis folle, hein ?

Lara était choquée. Mais elle ne savait pas pourquoi. Son amie n'était pas humaine alors ? C'était complètement incensé et... Mais pourtant elle avait vu des griffes sortir de ses propres yeux, des griffes qui lui ont laissé de longues cicatrices. Et tout à l'heure, l'iris de ses yeux est passé au vert, les pupilles s'étaient rétractées, comme à la manière des chats. Elle n'avait aucune idée de ce qu'une Maï pouvait être, mais si c'était ca, cela avait surement avoir avec un chat ? Elle fronca les sourcils. Cepdenant... Elle ne pouvait pas la penser folle. Sinon c'était se traiter de folle elle même. Lara était une Sortcelière après tout, c'était carrément un délire pour tout ceux qui ne croient pas au surnaturel. Lara elle, y croit. Elle n'a donc aucune raison de ne pas croire Morwyn. En revanche, elle ne pouvait pas se résoudre à faire ca. A dire qui elle était. C'était... Ca pouvait paraitre égoïste, mais elle ne voulait pas expliquer le couteau venu dans sa main, elle ne voulait pas se remémorer la scène point par point. Aussitôt elle s'approcha de Morwyn, lui prit les mains et lui dit d'une voix calme et basse, réconfortante.

- Non, je ne te prends pas pour une folle. Je ne peux pas prétendre comprendre ce que tu ressens, car je ne peux même pas imaginer ce que ca doit être. Mais crois-moi, je te crois. Je ne te prendrais jamais pour une folle Morwyn et sache-le.

Elle lui lacha lentement les mains avant de s'éloigner s'asseoir sur une caisse en bois.

- Mais je ne sais pas si je vais me sentir capable de tout te raconter en ce qui me concerne. déclara-t-elle, la voix brisée.

Elle baissa la tête cachée derrière sa frange, et regarda le sol, anxieuse. Morwyn était à ses côtés. Elle savait pertinemment que si elle ne lui racontait rien, elle lui en voudrait cruellement. C'était une sensation assez crispante. Elle souffla un bon coup et se dit qu'elle allait le faire, à son rythme à elle.

- Comment t'expliquer depuis le début... Je... Quand tu m'as vu dans la caravane, je pense que tu savais très bien ce que le patron voulait faire. Je ne sait pas à partir de quel moment tu as vu, mais si tu as vu le couteau c'est que tu as vu comment ca s'est terminé.

Sa voix était hésitante, elle avait toujours la tête basse. Elle avait vraiment du mal à ressortir tout ça. Le vent frappa ses cheveux et lui souffla un air glacé dans la nuque ce qui la fit frémir. Elle souffla, la voix frémissante. Comment est-ce qu'elle pouvait s'y prendre ?

- Quand je suis arrivée j'avais 19 ans et... il n'était pas comme ca! Je... Je sais pas ce que j'ai pu dire ou faire, mais son comportement s'était empiré. Et il a commencé à avoir des regards déplacés. Comme quoi, quand un regard pouvait tout dire, c'était vrai. Mais je ne faisais pas attention et ne m'en rendais pas vraiment compte.

Après elle souffla quelques instants, et commença à bégayer, une grosse boule dans la gorge.

- Puis c'est passé à des gestes déplacés, des crises à la moindre chose et il est devenu violent et...

Elle tressaillit. Sa voix se brisa littéralement. Elle regarda loin devant elle, le regard perdu. Ses yeux étaient vitreux, remplis de larmes qui ne voulaient pas tomber. Cependant en pensant à la dernière phase d'évolution du patron, elle avala sa salive en fermant les yeux, et là ses larmes coulèrent. Elle prit une voix bouleversante.

- Et ca s'est terminé avec ca. Il était toujours violent, mais... mais ca à évoluer comme ca. La première fois, c'était quand tu m'as vu. Il m'a prise au dépourvu, m'a attrapé et m'a jeté contre tout ce qu'il pouvait tant que je me débattais.

Elle pleurait, mais cependant ne sanglotait pas. Elle ne voulait pas se montrer faible, surtout après tout ce temps. Elle aurait pu dire que cela faisait plus de deux ans, mais en vérité ca faisait deux ans exactement, car il avait bien évidemment recommencé après. Mais ce souvenir douloureux était dur à ressortir, surtout à exprimer.

- Et... et lorsqu'il m'a mise sur le lit, je ne pouvais plus bouger. J'étais juste... impuissante ? elle émit un rire ironique. Et... la colère, la peur, tout ses sentiments mélangés... Je ne sais pas, j'ai tendu la main vers le couteau. Je le voulais tellement! Alors il s'est déplacé dans ma main. Et tu sais comment ca s'est fini.

Elle fini sa phrase d'un ton froid. Elle scruta ensuite la "Maï".

- Je suis une Sortcelière. Apparemment je tiendrais cela de ma grand-mère. En gros, j'ai quelques pouvoirs magiques. Ça parait complètement insensé et débile à dire, mais vu ce que tu m'as dit, je ne pense pas que tu me prendra non plus pour une folle.

Elle se calma, et ne pleurait maintenant plus. Elle reperdit son regard devant elle, une main tenant ses cheveux.

- Après ton départ je suis restée donc encore quelques années, et le Patron n'avait pas pour autant arrêté de me harceler. Dès qu'il était là, je me trouvais des échappatoires, ou me rapprochait des gens. Cela ne l'empéchait pas d'être violent mais... Malgrès toutes ses tentatives, il n'a jamais réussi à m'avoir.

Morwyn savait très bien ce qu'elle entendait par "avoir", donc pas la peine de préciser. Elle se frotta la jambre, puis posa son coude sur son genoux, retenant sa tête. Elle regarda à nouveau Morwyn, le sourire aux lèvres.